Origine du nom :
Beu, le nom ancien de Bû semble venir de l'abréviation des désignations latines Beucum ou Beutum sous lesquelles notre village est cité au Moyen Age.
La Préhistoire :
Bû, il y a 100 000 ans... Alors vivaient sur le territoire de notre commune des hommes qui ne connaissaient pas l'écriture, qui ne nous ont laissé aucun dessin, faute de grotte peut-être, mais qui ont taillé dans le silex de notre région leurs outils et leurs armes. Il suffit de parcourir les labours pour découvrir ces premiers documents. Avec de la patience et un certain coup d'oeil, vous pourrez trouver des traces de cette époque si lointaine, la Préhistoire.
Les Gaulois :
Après ces premiers habitants, une tribu gauloise venue du nord, les Durocasses, s'installa petit à petit dans notre région, il y a environ 2 500 ans. Le peuple des Carnutes lui céda une partie de son territoire. Contrairement aux Carnutes qui résistèrent farouchement à l'envahisseur romain, on peut dire que les Durocasses furent assez conciliants avec l'occupant et que l'arrivée des intrus dans notre région se fit en douceur.
L'époque Gallo-Romaine :
De cette époque de "paix" nous reste le sanctuaire du Bois des Fours à Chaux occupé entre le Ier et IVe siècle de notre ère. C'est une belle construction rigoureusement orientée d'est en ouest, longue de trente mètres pour vingt mètres de large. On peut penser que ce sanctuaire était enclos d'une vaste enceinte qui répondait au souci de matérialiser le domaine sacré du dieu ou de la déesse. Le Fanum, ce temple de tradition gauloise, est classé monument historique depuis 1987. Un site Internet lui est consacré. Voici ce qu'il en reste aujourd'hui :
Le Moyen Age:
Nous sortons de cette époque gallo-romaine assez paisible. Petit à petit le Christianisme s'installe, puis arrive la période tourmentée des grandes invasions qui n'a laissé que souvenirs de ruines et de misère. De ces moments difficiles, une date à retenir : 632. Elle est relevée dans Dreux et Pays Drouais de Charles Maillier. Elle signale que les moines de Jumièges possédaient un vignoble à Bû.
C'est vraisemblablement au début du Moyen Age que notre village s'est créé. En ce début de XIIe siècle, toute la paroisse était en fait un fief ecclésiastique, les moines de Bû en étant les seuls administrateurs.
En 1145, le seigneur de Dreux, Robert, fils de Louis VI le Gros et frère du roi de France Louis VII, décida de construire un fort à Bû. Celui-ci faisait partie d'une seconde ligne de défenses contre l'envahisseur venu de Normandie. La construction de cet édifice démarra vers 1158 et dura environ quarante ans.
La séparation de Bû :
Les religieux de Bû n'apprécièrent guère cette intrusion du comte de Dreux dans leur fief et s'en plaignirent au pape. Celui-ci confia l'arbitrage de cette querelle à l'évêque de Chartres qui procéda à la séparation de Bû. On peut noter que, si Beu-le-Chastel a assez vite disparu, il n'en est pas de même de Beu-la-Vieuville qu'on retrouve plus tardivement dans certains écrits.
Les protestants à Bû :
Les guerres de religion ont certainement sévi à Bû comme ailleurs. La plus sanglante bataille de notre région eut lieu entre Nuisement et Marville, le 19 décembre 1562. En 1585, les protestants ou huguenots de Bû durent abjurer ou quitter le royaume dans les plus brefs délais. Entre 1598 et 1685, période tranquille pour les gens de cette nouvelle religion, les cultes se pratiquent à Blainville, à côté de Marville-Moutiers-Brûlé puis à Fontaine-sous-Prémont, près d'Ouerre. En novembre 1685, puis de novembre 1685 à juillet 1686, 54 huguenots de Bû dont nous connaissons la liste, abjureront en l'église Saint-Pierre de Dreux (3) et en l'église d'Abondant (51). En 1812, le nombre de protestants à Bû était de 76, 57 en 1851. Vers 1900, leur nombre tombera à une quinzaine, ce qui entraînera la désaffection du temple.